elle mène une vie de recueillement. il y a longtemps, elle a eu un mari, un amour bref qui n'a eu le temps de rien, surtout pas celui de faire un gosse. aujourd'hui elle a un travail qu'elle accomplit dans son salon, et qu'elle juge bien inutile. il vient du profond d'elle et non du besoin d'argent, dont ses parents tôt disparus l'ont pourvue sobrement. juste assez, si elle fait attention.
elle fait attention.
elle ne sort jamais de son quartier, la rue où elle est née. elle ne possède ni téléphone portable, ni ordinateur, ni même un lecteur DVD.
elle mène une vie de recueillement.
mais pour aller boire son café, parmi les sept ou huit troquets possibles, elle préfère celui qui porte un nom de fleuve, de grand fleuve, qui coule ample et lent et loin.
elle mène une vie d'accueillement.
zero/zero
Ela
vive recolhida. Sempre viveu. Primeiro houve um pai, depois houve um
marido. Um marido de curta duração. Um amor que não teve tempo
para nada, muito menos para fazer filho. Amor breve de longa memória.
Um dinheiro à justa mas suficiente para que sair de casa não seja
uma obrigação.
Ela
vive recolhida. Parece ignorar tudo que lhe seja exterior.
Não
gosta de se afastar de casa, mas vai todos os dias tomar o seu
cafezinho numa pasteleria longe. Longe, não, mas há mais perto.
É
que esta tem nome de rio, de rio grande, destes rios que regam mundos
e embalam civilizações. Tudo vai lá dar, é só esperar.
Ela?
Vive para acolher.