Feb 26, 2008

AA (artista anónimo)

Ontem atravessei a Avenida da Liberdade na altura da Barata Salgueiro. Calçada a portuguesa do mais bonito, do mais complicado, mas já passei por ali mil vezes, era noite e estava com pressa.
Eis que de repente... no meio do passeio central, o da direita de quem olha para o Marquês, vejo

um barquinho de pedras

perfeito com as suas velas içadas, emoldurado num círculo, palmo e meio de diámetro. Ao máximo. Em pedras brancas numa extenção de pedras brancas (os floreados pretos estão mais para baixo) está por assim dizer invisível. Camuflado. Desfarçado.
Terá sido pelo irresistível prazer da técnica dominada, para enganar o tédio, ou uma aposta com os colegas?
Como foi? Quando? E sobretudo, quem ?
Penso que cada vez que ele por ali passa- raras vezes, mora longe- deve sorrir para os seus botões ao sabê-lo ali ainda, o barquinho, invisível velejante.
A força que isto me dá.

Feb 23, 2008

tragédie

est-il possible que ne se coupent que ceux qui voient les lames?

Feb 22, 2008

ce qui est à nous

Dans “Traplines in Vancouver” un documentaire de Benoit Raoulx sur les faiseurs de poubelles surtout récupérateurs de canettes, un homme sans-abri, dit que dans un certain quartier de la ville les gens sont religieux parce que leurs maisons sont à eux, en comparaison à un autre quartier où les gens ne sont que locataires, et donc pas si religieux.

Feb 20, 2008

crowds and the individual

i spent the day looking at american and portuguese footage, crowds in the streets of Lisbon, most of it from the 4os and 50's. Very obvious is that while the american eye looks for the individual, catches the outstanding identity be it ever so small, the portuguese sees the crowd as a mass, takes pain not to make anybody more noticeable then his neighbour.
Democracy versus dictatorship, or good photography versus plain?

Feb 18, 2008

one or two

it's raining so much i put my plastic boots on, the ones that brought me a proposal (the blue stain is still there, 15 years later).

(of zeroglotte's languages, only english has a special word for proposal. Pedido em casamento, demande en mariage, even Heiratsantrag is a composite of two. Does it mean something?)

(find the whole story: March 20th)

Feb 15, 2008

résistance

Mener une vie solitaire et coudre son nom dans chacun de ses vêtement, pour appeler l’occasion d'enfin les mélanger.

Feb 14, 2008

o cabeleireiro sangrento

Os ecopontos da minha zona costumam estar nojentos.
Hoje, o da padaria apresenta resquícios de massacre.
Espalhadas na calçada, enroladas no meio do lixo, duas cabeleiras femininas.
Longas madeixas morenas, lisas, misturam-se com outras mais curtas, alouradas.
Estranhamente mortas.
Vilipendiadas.

Feb 13, 2008

a quarta ao sol

sempre achei que um busílis era uma concha, por alêm do que mais significa. Pelo parentesco sonoro com búzio, suponho, vejo um episódio bíblico num deserto, outrora fundo do Mar Vermelho, onde cascos de cavalos egípcios primeiro na perseguição e depois no pánico da fuga partiram todas as conchas a não ser uma. O busílis.

Feb 12, 2008

fremder Mut

want to talk want to walk
want to exit the sleeping parts the sleeping places
rip the veil of scorching honey

Feb 11, 2008

Swan lake rajouton

Aujourd’hui j’ai lu le livret du Lac des Cygnes, l’histoire du prince qui doit prendre femme. Amoureux d’une cygne blanche, il croit la revoir dans une cygne noire, épouse celle-ci et ainsi condamne son aimée à la mort. Puis dans la mort il la rejoint.
Moi avant-hier j’ai vu que ça finissait bien. Qu’ils étaient dans la vie ensemble. Avec sa force à lui et son courage à elle.
Bien sûr je suis plutôt bécasse ou linotte, et les cygnes j'y connais que dalle, mais quand plantée toute nue devant l’homme qu’on aime on jette les sacs en plastique derrière soi c’est que ça finit bien. En tout cas pour un petit moment. On n’en demande pas plus.
merci le bossu.

Feb 10, 2008

Swan lake, 4 acts. Raimund Hoghe

Longtemps immobiles.
Comment commencer à bouger ?
Le bossu fait le cygne.
Nous voulons bien qu’on nous prive de presque tout, pourvu qu’ensuite on remplisse toutes nos mesures.
Mon voisin a accepté de venir avec elle au ballet. Ma voisine le regrette, il s’ennuie tant.
Le bossu meurt avec des douceurs ironiques.
Vient une rousse en tutu noir, ses bras nus vêtus de muscles vivants comme des vers. Son dos grouille.
La graisse, ça ne peut pas se contrôler. Ça pend, ça tremble. Pour cela qu’elle est défendue aux danseurs, parce qu’elle danse toute seule ?
Le bossu recouvre chaque petit canard d’un minuscule linceul.
Voici un jeune homme beau comme un gendre, mais pieds nus.
Comme je voudrais que quelqu’un s’élance.
Un spectacle sur ceux qui ne s’élancent pas ?
Le bossu est maintenant lui-même un canard mort, son souffle joue à la montgolfière avec le petit linceul.
J’ai envie que le grand prenne le petit bossu et le garde dans ses bras.
Le petit canard bossu est résolument vivant. Pas cygne mais vivant.
C’est un jeu de société, voici la jeune fille, elle a enlevé ses pointes pour jouer à ne pas mourir.
Le prince se promène parmi les respirants cadavres des volatiles. Comme il voudrait s’élancer, lui aussi. Sa force sa jeunesse tout est prêt en lui mais les élancements choses faciles n’ont pas de place ici.
C’est très beau. Je m’ennuie.
(Non, je m’ennuierais sans mon crayon.)
Deux canards -le bossu et le prince qui a le pouvoir sur lui- battent des ailes, lentement. L’un avec tension, le prince.L’autre non. Mon voisin s’endort sur l’épaule de sa copine.
Il rate la fin quand enfin ils s’aiment en silence comme des moulins à vents.
C’est pas la fin, je me disais bien, c’est l’entracte.
La femme revient dans son armure de côtes. Tous les canards sont à terre. Que fait le prince ?
Toujours résister à la musique. Ne pas suivre une seule de ses tentations. Je suis votre chef et votre serviteur, votre tyran qui manie la serpillière.
Le canard bossu se couvre de glace pour faire venir le prince et bien sûr le voici.
Sa grande chaleur virile de prince fait fondre les glaçons. Puis lui aussi veut essayer le jeu du sang qui gèle dans les veines. A nouveau on s’ennuie.
La respiration du bossu est fascinante. Où met-il son air ? Son ventre ondule en deux temps comme s’il savait ruminer l’air.
Mais le prince est à genoux. Et un prince à genoux demande qu’on s’agenouille.
Le bossu et le prince partagent le sang gelé comme un vaccin, un traitement. On s’embrasse et les baisers sont des glaçons. Ce qui fond entre toi et moi nous rapproche. La tendresse est sévère mais existe. Le bossu c’est la princesse bien sûr et comme toutes les princesses il se monte sur la pointe des pieds pour être plus facile à embrasser.
Puis il sème de la neige longtemps. Un effet qui dure n’est plus un effet.
La force inutilisée du prince à nouveau. Inutilisée.
Les doigt de ma voisine sur le bras de mon voisin ont déjà dansé bien plus que les danseurs, ils ne s’arrêtent pas. Il s’est endormi pour de bon.
Le couple princier traverse la scène, vers nous. Puis gravement immobiles.
Une valse enfin commence pour eux, une valse à un bras chacun, lente, bien lente. C’est beau. Viennent les autres canards, hiératiques. Ceux-là savent être des cygnes.La valse est devenue un puissant rapport de force. Oui de force, maintenant on l’utilise. Enfin on se met l’un sous l’autre.
Le prince tout seul se souvient de ce qu’il a eu entre les mains. Le bossu fait le compas dans la neige.
Le prince veut se donner mais personne ne le prend. Il devient la princesse. Alors le bossu/princesse lui donne son habit, et meurt encore, torse nu.
L’incroyable œuf que forme le dos bossu de la princesse mourante. Un œuf de cygne. On se demande comment la colonne vertébrale s’y fait sa place.
Comme il est beau le très jeune prince. Si bien droit. La princesse requinquée fait le ménage. Elle a l’air en colère. Le prince encore veut qu’on le prenne. Le troc n’as pas marché.
La princesse se déshabille toute, le prince la regarde, elle meurt toute nue, dos à lui, dos à nous.
Le prince lui souffle un linceul de poussière.
De fumée.
Le bossu ressuscite encore et se plante nue devant le prince grand et carré, lui si petit et tordu , de jolies fesses, ce dos qu’on ne comprend pas. A la main il a ses habits dans un sac de plastique, comme pour partir en courses, nu et tordu devant le beau prince, prêt au départ.
Tout d’un coup, il jette le sac en plastique derrière lui, ce vieux paquet de peurs et de précautions, il n’en veut plus.
Il est toute nue devant le prince. Leurs quatre mains sont ballantes et vides mais on se dit que plus pour longtemps.

Feb 9, 2008

Tracy's legacy

Younger sister to six Arturos, older sister to eleven, how was Lucia to grow into a woman? This was Tracy the neighbor's worry, since the mother of all Arturos couldn't care less, feeling as she did that Lucia would get all the attention she needed. And actually she did, was taught to scramble the eggs of mocking birds and to climb rainpipes one-handed, but it was not the kind of skills Tracy was thinking about. One even could say that the terrible division in the Fleming family has its origin in her teachings.
(Lucia says this is crap. She never had a chance, not as one girl against 17 boys, but as one Lucia against 17 Arturos. Arturos, when they are more then, say, 5 or 6 together, bond into an alloy that's almost impossible to break into, even by Tangy Sweetness, Lucias traditional B&E weapon.)
What did Tracy teach?
The neetle-weaving,of course.
Historically, a godmother's gift
Technically, one does it, as one does linen, it´s hard, but not complicated.
The addictive component of it was not mentioned.

Feb 8, 2008

Nem oito nem oitenta

Fez hoje três meses de vida, zeroglota.
Está a tornar-se num caso sério de gato escondido com o rabo de fora.

Feb 6, 2008

The intimacy of strangers (2)

Mouraria. Feriado de Carnaval.
A rapariga rosa e morena, a embalar a bébé rosa e morena contra o peito rosa, está de nariz colado à montra do tatuador. Fascinada, não desvia as atenções de dentro da pequena loja.
Nada atrai como atracção, aproximo-me. Eis-nos as duas a olhar para as espadaúdas costas nuas dum rapaz, dobrado para a frente numa especie de maca, no deleitável sofrimento da tatuagem. Tem a cabeça virada para a esquerda, só se lhe vê um olho, fechado, longas pestanas debaixo da linha perfeita da sobrancelha. A pálpebra estremece.
Vejo o que viu quem o amou.
O tatuador, daqui apenas um remoinho ordenado de cabelos brancos e a mão segura com a pistola, acaba de o marcar na nuca dum nome ao qual já só falta a letra final, a que divide o masculino do feminino.
De repente percebo. Viro-me para a rapariga rosa, cada vez mais rosa – É o seu amigo ?
Ela, rosa, e orgulhosa. - É o meu marido. É o nome da filha.
Não : a minha filha, ou : a nossa filha. A filha.
Olho para a bébé. Está a dormir, longas pestanas sobre a linha perfeita da bochecha.
Nicole.
A filha do seu pai.
Pertencer. Possuir.
Aos 5, aos 13, aos 20… Nicole.

Já longe imagino-os com nove filhos, o nome do nono a ondular nos sopés do rabo paterno, e a rapariga rosa a dizer este é o último, já não cabe nenhum.

Feb 4, 2008

Mehr als Trost

"Mehr als Trost ist: auch Du hast Waffen"
"More then consolation is: you too have weapons"
is the last entry in the diary of the gentlest of poets: F.Kafka.
What weapons would that be?

Feb 1, 2008

all that's left of the ladies

the ladies in the kitchen appeared one at a time, over almost a year .






Fragile, they would have to go in Emilia's big cleaning, after the workers' departure. Wary to expose the ladies to the men's jokes, she wiped them away before they arrived.
And now this?
Obviously it was not the ladies Emilia was afraid to expose.