"i prefer zeroes on the loose
to those lined up behind a cipher.
i prefer the time of insects to the time of stars."
Wisława Szymborska 1985
Mar 30, 2010
Mar 29, 2010
Mar 28, 2010
a orelha abelhuda no cafe em frente à capela mortuária
(Ao fundo a igreja disfarçada de palmas. Fica bem ao barroco cinzento, e dá ao pernilongo reservatório de água um ar de guarda de oásis. Sol ventoso, nuvens altaneiras)
- Isto não tem parado, agora é todos os dias.
- E pelos vistos era novo, 63 anos! Mas ouvi dizer que o enterro é só as seis...
- É cremação.
- Áh!. Se for para cova é só até as quatro.
- Pois. Se é cremação, têm de resolver extra-horário, senão não conseguem dar conta do recado... As vezes dura até a meia-noite.
( Não, não há peste em Lisboa.)
- Isto não tem parado, agora é todos os dias.
- E pelos vistos era novo, 63 anos! Mas ouvi dizer que o enterro é só as seis...
- É cremação.
- Áh!. Se for para cova é só até as quatro.
- Pois. Se é cremação, têm de resolver extra-horário, senão não conseguem dar conta do recado... As vezes dura até a meia-noite.
( Não, não há peste em Lisboa.)
Mar 26, 2010
o peso de feliz
a carga de alegria quanto de alegria se carrega uma carrada uma coraçoada uma mão-cheia à minha medida a minha medida pode ser seu corpo pode ser o gaio matinal pode ser
o pedido extraordinário
quem vem
espero não morrer
sem que me seja feito uma vez mais
o pedido extraordinário que desperta o eu extraordinário
será que não ouvi?
o pedido extraordinário
quem vem
espero não morrer
sem que me seja feito uma vez mais
o pedido extraordinário que desperta o eu extraordinário
será que não ouvi?
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vigor mortis
é o que preciso
daquela seca com brilho de olho
e voz de despertador antigo tocando na bolsa da velhota
que remédio, o relógio de pulso partiu
e não pode chegar atrasada
daquela seca com brilho de olho
e voz de despertador antigo tocando na bolsa da velhota
que remédio, o relógio de pulso partiu
e não pode chegar atrasada
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Mar 24, 2010
3 fois rien
la petite fille en s'accroupissant derrière les pivoines a fait pipi juste un peu sur sa socquette, ça fait une tache à peine plus sombre. si elle n'ondulait pas ainsi de honte, personne ne le remarquerait.
l'homme sur le siège arrière émit un bruit étouffé et elle prit conscience qu'il pleurait. Elle remercia le ciel et la brume matinale d'être en cet instant celle qui conduisait et dont on ne pouvait attendre que son attention ne quitte la route en lacets fut-ce un seul instant. au bout d'une minute, Paul posa une question parfaitement inoffensive et l'homme reconnaissant saisit la perche qu'on lui tendait: il se mit à bavarder, laissant derrière lui les sanglots et le village vert qui les avait provoqués.
il aime les douceurs et sa femme ne fait jamais de dessert. Non qu'elle le prive, mais simplement il n'a jamais pensé à le lui dire et elle, elle évite tout ce qui pourrait la faire grossir.
Alors parfois le soir il descend au café en bas de chez lui et mange un gâteau. C'est comme ça qu'il a rencontré Isabelle. Parce qu'elle déteste les gâteaux le soir, mais elle les aime beaucoup le matin. Ça leur a fait un sujet de discussion.
l'homme sur le siège arrière émit un bruit étouffé et elle prit conscience qu'il pleurait. Elle remercia le ciel et la brume matinale d'être en cet instant celle qui conduisait et dont on ne pouvait attendre que son attention ne quitte la route en lacets fut-ce un seul instant. au bout d'une minute, Paul posa une question parfaitement inoffensive et l'homme reconnaissant saisit la perche qu'on lui tendait: il se mit à bavarder, laissant derrière lui les sanglots et le village vert qui les avait provoqués.
il aime les douceurs et sa femme ne fait jamais de dessert. Non qu'elle le prive, mais simplement il n'a jamais pensé à le lui dire et elle, elle évite tout ce qui pourrait la faire grossir.
Alors parfois le soir il descend au café en bas de chez lui et mange un gâteau. C'est comme ça qu'il a rencontré Isabelle. Parce qu'elle déteste les gâteaux le soir, mais elle les aime beaucoup le matin. Ça leur a fait un sujet de discussion.
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Dreyer par Rohmer
"M. Dreyer est très silent, M. Dreyer est très douce." dit l'un de ses acteurs" il sait forcer les acteurs sans les forcer". J'avais 3 ans quand il dit ça.
M. Dreyer, lui-même, dit que lorsqu'on parle de choses très sérieuses, il faut laisser aux mots un petit moment de plus pour rester dans l'air, une petite pause, pour qu'on puisse les comprendre. Il dit aussi que la caméra en mouvement aide à comprendre, parce qu' ainsi l'attention reste avec l'acteur et avec ce qu'il dit.
M. Dreyer, lui-même, dit que lorsqu'on parle de choses très sérieuses, il faut laisser aux mots un petit moment de plus pour rester dans l'air, une petite pause, pour qu'on puisse les comprendre. Il dit aussi que la caméra en mouvement aide à comprendre, parce qu' ainsi l'attention reste avec l'acteur et avec ce qu'il dit.
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sons disparus
Mar 23, 2010
le joli printemps
à l'extérieur enfin les fraises
tu dis enfin mais tu ne les attendais pas
à l'intérieur la réserve diminue
les murs s'amincissent
tu les entends souvent tousser
on sonne c'est encore pour te vendre un dieu ou l'autre
tous ces étages ne s'escaladent pas à moins
tu dis enfin mais tu ne les attendais pas
à l'intérieur la réserve diminue
les murs s'amincissent
tu les entends souvent tousser
on sonne c'est encore pour te vendre un dieu ou l'autre
tous ces étages ne s'escaladent pas à moins
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Mar 22, 2010
les bonheurs du z
au beau milieu de la rue, un bruit presqu'intime: le clip-clip caractéristique d'un coupe-ongle. Lever les yeux, repérer l'homme à son balcon, faire quelques pas de détour pour éviter la pluie de rognures d'ongle...
et me souvenir d' un film de série z où l'ADN d'un ongle coupé permet à une femme de ménage vengeresse de diriger un épouvantable monstre-des-marais contre son propriétaire. A un certain point, celui-ci est forcé de se planquer dans un réduit si étroit que seule la langue du monstre y peut pénétrer, et on a droit à une séance interminable de léchage-de-la-future-victime paralysée de terreur et de bave.
et me souvenir d' un film de série z où l'ADN d'un ongle coupé permet à une femme de ménage vengeresse de diriger un épouvantable monstre-des-marais contre son propriétaire. A un certain point, celui-ci est forcé de se planquer dans un réduit si étroit que seule la langue du monstre y peut pénétrer, et on a droit à une séance interminable de léchage-de-la-future-victime paralysée de terreur et de bave.
Mar 21, 2010
carlito azevedo
"Todo anjo é uma galinha terrível"
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Things to do before i die
Mar 20, 2010
Mar 19, 2010
10 dedos de espanto
A senhora tão bem vestida tão dona de casa tão saida do cabelereiro compra laranjas. Emilia compra laranjas. Apalpam juntas, criteriosas. A senhora de repente sorri : "é que de vez em quando ao meio do dia o que apetece é mesmo uma laranja. Aquele doce..." E a boca dela torce um pouco, para dar a ver o ácido também, que faz o prazer deste doce. Ela que de certeza só abre a casa à familiares, e mesmo assim com antecedência, tão escancarrada.
Mar 18, 2010
troubling day
when almost every man seems to fundamentally be a woman, and, every woman a man.
yes old earth crowded: inhabitants inhabit bits of anybody at hand.
yes old earth crowded: inhabitants inhabit bits of anybody at hand.
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Mar 16, 2010
1 metro e oitenta, pelo menos. Loiro, espadaúdo, maxilar americano. Mas nem 15 aninhos, nem penugem de buço. Farda de escuteiro, sim, aquelas meias de pompom, a matar. As duas brasileiras que passam no carro aberto não o deixam escapar: o piropo voa, tão brejeiro quão certeiro.
A cara dele! a cara dele que primeiro nem percebe que isto é com ele, a cara dele quando percebe, a vergonha, vergonha curta, e por fim o orgulho. oh aquele orgulho de olhos baixos, buchechas a arder, coisa mais linda. elas já vão longe, fica para mim.
A cara dele! a cara dele que primeiro nem percebe que isto é com ele, a cara dele quando percebe, a vergonha, vergonha curta, e por fim o orgulho. oh aquele orgulho de olhos baixos, buchechas a arder, coisa mais linda. elas já vão longe, fica para mim.
Mar 15, 2010
la cuicuicui, la cuisinière
l'exactitude des racines, la précision des légumes, elle en fait de la soupe. un tentacule de poulpe vif, elle en ferait le nouveau spectacle du moulin rouge. elle me fatigue.
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la cuisinière vengeresse,
paratonnerre
Mar 14, 2010
Mar 13, 2010
importante é não desistir nunca
Bicha na caixa do minipreço, infindável e paciente, por essência. A minha frente uma mulher quase no fim da gravidez, tez de coto de vela, vestida triste e prático. Ela faz avançar o cesto com o pé, ausente, sem olhar sequer. Mas eu olho: No cesto, todos os ingredientes de um arroz-doce que daria para 50. No pé, umas pequenas botas bicudas, umas botas com esporas.
Mar 11, 2010
Mar 10, 2010
Mar 9, 2010
Dans le village minuscule, la femme et ses filles ne voyaient personne. Son caractère de princesse prolétaire, qui ne savait pas évaluer les autres, leur ouvrir la familiarité simple qu'elle aurait peut-être désirée, se mettait en travers de tout vrai contact. La maison d'ailleurs, en surplomb comme une parodie de château, poussait à l'isolement royal.
Une nuit de printemps, une grosse ferme brûla au milieu du village. Cette fois-ci, le téléphone sonna. Désespérée de partage, la femme fit une tarte aux cerises et à minuit mena ses filles l'apporter aux malheureux, avec un sac de vieux habits.
C'est tout-à-fait nécessaire, une tarte aux cerises, quand il faut calmer les vaches serrées derrière le camion-citerne, et persuader les enfants, vacillants de sommeil dans la rue encore chaude, mais bien trop effrayés pour s'éloigner, d'aller se coucher dans le lit des voisins.
Une nuit de printemps, une grosse ferme brûla au milieu du village. Cette fois-ci, le téléphone sonna. Désespérée de partage, la femme fit une tarte aux cerises et à minuit mena ses filles l'apporter aux malheureux, avec un sac de vieux habits.
C'est tout-à-fait nécessaire, une tarte aux cerises, quand il faut calmer les vaches serrées derrière le camion-citerne, et persuader les enfants, vacillants de sommeil dans la rue encore chaude, mais bien trop effrayés pour s'éloigner, d'aller se coucher dans le lit des voisins.
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français,
les questions
Mar 8, 2010
Mar 7, 2010
Mar 6, 2010
Mar 5, 2010
mes yeux
je me souviens, je me souviens, et ce n'est pas le meilleur de mes biens.
Amour de ma mère. Jamais plus je n'aurai auprès de moi un être parfaitement bon. Mais pourquoi les hommes sont-ils méchants? Que je suis étonné sur cette terre. Pourquoi sont-ils si vite haineux, hargneux? Pourquoi adorent-ils se venger, dire vite du mal de vous, eux qui vont bientôt mourir, les pauvres? Que cette horrible aventure des humains qui arrivent sur cette terre, rient, bougent, puis soudain ne bougent plus, ne les rende pas bons, c'est incroyable. Et pourquoi vous répondent-ils si vite mal, d'une voix de cacatoès, si vous êtes doux avec eux, ce qui leur donne à penser que vous êtes sans importance, c'est-à-dire sans danger? Ce qui fait que des tendres doivent faire semblant d'être méchants, pour qu'on leur fiche la paix, ou même, ce qui est tragique, pour qu'on les aime. Et si on allait se coucher et affreusement dormir? Chien endormi n'a pas de puces. Oui, allons dormir, le sommeil a les avantages de la mort sans son petit inconvénient. Allons nous installer dans l'agréable cercueil. Comme j'aimerais pouvoir ôter, tel l'édenté son dentier qu'il met dans un verre d'eau près de son lit, ôter mon cerveau de sa boîte, ôter mon coeur trop battant, ce pauvre bougre qui fait trop bien son devoir, ôter mon cerveau et mon coeur et les baigner, ces deux pauvres milliardaires, dans des solutions rafraîchissantes tandis que je dormirais comme un petit enfant que je ne serai jamais plus. Qu'il y a peu d'humains et que soudain le monde est désert".
C'est Albert Cohen dans "Le livre de ma mère".
Elle était de Corfou, sa mère, une juive de Corfou. Entre autres petits noms de l'amour elle l'appellait "mes yeux". Mes yeux, mais pas en français - ils vivaient à Marseille- c'est sûr. Je sais comment elle disait, je sais.
Moi aussi quelqu'un, quelqu'un de Corfou, quelqu'un à Corfou, m'appellait mes yeux. C'était Urania, longtemps la femme-à-tout-faire de ma grand-mère de Corfou. Je me souviens de son visage, de son foulard, de ses mains rugueuses et douces.
En grec je ne sais dire que des mots tranquilles. Pastèque et pistache, poisson, pain et vin. Lait, et lit, et beurre et merci. Et mes yeux. Elle nous appellait comme ça, Urania, des fois, souvent.
C'est elle qui m'a appris à retourner le linge avant de le mettre à sécher au soleil (au soleil, c'est si on est pressé, sinon, toujours à l'ombre) pour en protéger le bon côté, qu'il ne déteigne pas. Et autre chose: qu'il ne faut jamais regarder passer les nuages lorsque le vent les chasse rapides. Ça donne des mauvais rêves. (C'est vrai. J'ai essayé, et j'ai vu les ânes patients du cauchemar.)
Mes yeux.
Amour de ma mère. Jamais plus je n'aurai auprès de moi un être parfaitement bon. Mais pourquoi les hommes sont-ils méchants? Que je suis étonné sur cette terre. Pourquoi sont-ils si vite haineux, hargneux? Pourquoi adorent-ils se venger, dire vite du mal de vous, eux qui vont bientôt mourir, les pauvres? Que cette horrible aventure des humains qui arrivent sur cette terre, rient, bougent, puis soudain ne bougent plus, ne les rende pas bons, c'est incroyable. Et pourquoi vous répondent-ils si vite mal, d'une voix de cacatoès, si vous êtes doux avec eux, ce qui leur donne à penser que vous êtes sans importance, c'est-à-dire sans danger? Ce qui fait que des tendres doivent faire semblant d'être méchants, pour qu'on leur fiche la paix, ou même, ce qui est tragique, pour qu'on les aime. Et si on allait se coucher et affreusement dormir? Chien endormi n'a pas de puces. Oui, allons dormir, le sommeil a les avantages de la mort sans son petit inconvénient. Allons nous installer dans l'agréable cercueil. Comme j'aimerais pouvoir ôter, tel l'édenté son dentier qu'il met dans un verre d'eau près de son lit, ôter mon cerveau de sa boîte, ôter mon coeur trop battant, ce pauvre bougre qui fait trop bien son devoir, ôter mon cerveau et mon coeur et les baigner, ces deux pauvres milliardaires, dans des solutions rafraîchissantes tandis que je dormirais comme un petit enfant que je ne serai jamais plus. Qu'il y a peu d'humains et que soudain le monde est désert".
C'est Albert Cohen dans "Le livre de ma mère".
Elle était de Corfou, sa mère, une juive de Corfou. Entre autres petits noms de l'amour elle l'appellait "mes yeux". Mes yeux, mais pas en français - ils vivaient à Marseille- c'est sûr. Je sais comment elle disait, je sais.
Moi aussi quelqu'un, quelqu'un de Corfou, quelqu'un à Corfou, m'appellait mes yeux. C'était Urania, longtemps la femme-à-tout-faire de ma grand-mère de Corfou. Je me souviens de son visage, de son foulard, de ses mains rugueuses et douces.
En grec je ne sais dire que des mots tranquilles. Pastèque et pistache, poisson, pain et vin. Lait, et lit, et beurre et merci. Et mes yeux. Elle nous appellait comme ça, Urania, des fois, souvent.
C'est elle qui m'a appris à retourner le linge avant de le mettre à sécher au soleil (au soleil, c'est si on est pressé, sinon, toujours à l'ombre) pour en protéger le bon côté, qu'il ne déteigne pas. Et autre chose: qu'il ne faut jamais regarder passer les nuages lorsque le vent les chasse rapides. Ça donne des mauvais rêves. (C'est vrai. J'ai essayé, et j'ai vu les ânes patients du cauchemar.)
Mes yeux.
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a força da palavra,
français
Mar 4, 2010
primavera submersa
hoja vi uma andorinha, a primeira, asas azul-negras, voar por cima da horta de couves e ciprestes.
Mar 3, 2010
leitores
Nem quebrando a cabeça consegue lembrar-se de quando é que deixou de se irritar ao ver alguém decifrando devagar, os lábios formando as palavras silenciosas. Há muito tempo, mesmo muito. Mas quando? Depois de quê?
Nem lembra porquê é que isto o irritava. Mas lembra-se da irritação, e está melhor sem.
Nem lembra porquê é que isto o irritava. Mas lembra-se da irritação, e está melhor sem.
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português
universe event
A "universe event" occured to me yesterday.
I didn't know they even could happen to people over 20.
Everybody knows the earth they stand on is a tiny tiny pebble suspended in an immense expending void. But then comes the one night when looking up at the stars you suddenly feel the distances, the infinity of it (infinite, for human purposes). You understand the whole story, what it really means. That's what what I call a universe event. That gap.
That one came after a sentence by John Berger:
"any lifetime is absurdly short compared to the longevity of memory."
And it dawned to me, like a dawn, like a real dawn, that memory is not only a shared experience, but a shared faculty. Everybody, man and animal, has his own memory, personal and mortal, but they all connect to build the other, bigger memory, transmitted by learning and images and words, DNA . Mortal too, killable, yes, but the longevity.
You have always known it. Yeah, me too.
Wow.
(this is one of the things that make species extinction so terrible. The ending of a strain of memory, running out in the sand).
I didn't know they even could happen to people over 20.
Everybody knows the earth they stand on is a tiny tiny pebble suspended in an immense expending void. But then comes the one night when looking up at the stars you suddenly feel the distances, the infinity of it (infinite, for human purposes). You understand the whole story, what it really means. That's what what I call a universe event. That gap.
That one came after a sentence by John Berger:
"any lifetime is absurdly short compared to the longevity of memory."
And it dawned to me, like a dawn, like a real dawn, that memory is not only a shared experience, but a shared faculty. Everybody, man and animal, has his own memory, personal and mortal, but they all connect to build the other, bigger memory, transmitted by learning and images and words, DNA . Mortal too, killable, yes, but the longevity.
You have always known it. Yeah, me too.
Wow.
(this is one of the things that make species extinction so terrible. The ending of a strain of memory, running out in the sand).
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Mar 2, 2010
Everything was wrong, she didn't seem to be able neither to solve the ambiguous task she had set herself, nor to get rid of it, yet every night brought a full crop of sweet dreams, flowering acceptance in friendly faces.
Then she dreamt of cold eyes. What a relief.
Then she dreamt of cold eyes. What a relief.
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