Jul 20, 2009

garden of stupidity

Rose il est ce jardin. Comme dans aurore aux doigts de rose, pas comme dans jardin de roses. Un début, pas une floraison.
Est-il frais? Il n'y a de jardin que frais.
Dans une ville poussiéreuse une femme cherche où s'asseoir pour manger son sandwich de midi.
Sa grand-mère lui a appris à ne jamais manger en marchant. Le corps se nourrit à l'arrêt, tout le reste s'attrape au vol.
La femme pousse le portail d'un parc fermé en cas de tempête. Il grince, elle entre, il fait chaud. La rangée de bancs ombragés est occupée, elle a faim, elle hésite.
D'un regard une dame couverte d'enfants lui indique un sentier qui disparaît dans une futaie.
La femme suit le regard et le sentier.
Sous les arbres, le soleil se réduit à un urticaire de lumière. Ça sent l'humide et le fertile, rien que ça, et les yeux de la femme respirent tout de suite mieux.
Mais pour s'asseoir, pas de banc, tintin. Pas un caillou pas une souche.

La minuscule clairière ne mérite ce nom que parce que le soleil au zénith la dessine bien claire et ronde.
Enfin la femme peut s'asseoir, dans l'herbe. Elle s'adosse au tronc d'un bouleau, les jambes tendues dans le cercle de lumière, si exigu que ses orteils touchent l'ombre de l'autre côté.
Elle soupire.
Son sandwich est à l'andouillette.

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