Sep 1, 2008

3 trembles (2)

L'infirmière à qui je demande des renseignements sur l'état de mon père porte elle-même les signes d'une chimio récente. Elle est aimable, bien informée, claire. Malgré cela, en la quittant, je me rends compte que je lui en veux. Pour sa perruque, l'arc glabre de ses sourcils, je lui en veux! Comme si elle n'avait pas le droit d'être malade ici, comme si ça portait malheur. Pire, comme si sa maladie était la preuve de son incapacité à soigner, à guérir. Quelque chose de bien enfoui en moi désire apparemment des soignants infaillibles en armure de lumière. Du surhumain, pour avoir confiance, éliminer la peur. Me revoilà gamine.

Dès que le soir tombe, dès que la moindre chose va de traviole, les sales cafards se pressent. On les croyait exterminés, mais que dalle, je vais avoir besoin de tous mes yeux pour les dépister, de tous mes pieds pour les écrabouiller.

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