Feb 9, 2013

(voilà, c'est fait)

Ça commence, le souverain décide de m'exécuter séance tenante, sans préavis. C'est lui qui actionnera la guillotine.  Qui est une guillotine à papier, verte, géante, devant laquelle je dois m'agenouiller. Je demande deux minutes, il me les octroie. Je respire. Pas de soulagement, pour m'aider à réfléchir. Je suis heureuse. Je n'ai pas eu le temps d'avoir peur, ma mort sera instantanée. Pas moyen de faire mieux, comme périssure. Mais j'aimerais bien le partager, ce bizarre bonheur. Impossible, je n'ai pas de papier, pas de crayon, et même si, il n'y a là personne de ma connaissance. Avec moi, comme moi, le bonheur s'en va seul.

Après, le souverain  hésite, refile ma mort à un valet avec une grande hache comme les brigands de Ungerer. Celui-là n'hésite pas, il lève haut sa hache et quand elle retombe je suis morte. Lorsque je reviens à moi, tout le monde, mais alors tout le monde veut m'aider à m'enfuir. (Il faut que je me dépêche pendant que le souverain se cache de honte d'avoir raté mon exécution.) Une cuisinière me file une liasse de billets de mille, j'en accepte trois, ça suffira. Je retrouve même mon manteau et les clefs de chez moi. Dans un garage où un groupe d'hommes autopsie un cheval, on me propose une voiture. Et c'est fini.




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