Son père rentre de l'hôpital. Elle arrive avant lui à l'appartement, ouvre les fenêtres, trie le courrier, met les tulipes dans un vase. Tiens, la petite horloge rouge de la cuisinière est restée à l'heure d'hiver. Elle a juste le temps de la régler avant que le transport ne vienne lui amener son père, vacillant, mais ravi d'être rentré chez lui. Il a faim, elle farfouille à la recherche d'un repas à inventer. Le congélateur est plein, il a a de quoi faire. Manger, café, plaisanter sur cette Allemagne dont il revient requinqué - l'hôpital, dans sa tête, a sauté la frontière- puis un coup d'oeil à l'horloge rouge. Non! Elle a l'air de s'être mise à faire marche arrière. Pas de doute, les secondes diminuent, l'horloge recule.
Dans l'appartement de ce vieil homme mis presque KO par le temps qui passe, celui-ci se paye le luxe de couler à l'envers. De rajeunir, l'ordure. Elle le raconte au père, et lui, ça le fait marrer. Ils rigolent ensemble
Avant de partir, elle ouvre au hasard le tome 2 du Müsil, dans l'étagère au-dessus du bureau: (on a les fortune cookies qu'on peut)
"Ohne Überlegung handeln: denn ein Mann kommt nie weiter, als wenn er nicht weiss, wohin er geht."
En veux-tu? en voilà !
Apr 20, 2010
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