Jan 31, 2013

linha amarela

três rapazes japoneses divertem-se a comunicar chilreando, assobiando nomes de estações, o caminho a seguir para onde vão, todo silbidos,
enquanto duas senhoras atrás de mim:

- sabe que deus castiga? ele é dono de justiça.
- sei. eu rezo: ó deus faça justiça, ó deus mata.

Jan 30, 2013

janeira

pela janela
debruçada no nevoeiro
esticar nova corda de varal
(a velha ferrugenta deixava manchas na roupa lavada)
em vez de sol
chega o cheiro
das laranjeiras em flor lá em baixo












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Jan 29, 2013

the bye-bye girls of dancing sorrow


si la vie est un jour, quelle heure est-il?




1. Etna / Carsten Peter
2. Consolação / Alessandro Puccinelli

Jan 28, 2013

lavar olhos

depois da porcaria do zero dark thirty ontem a noite. Ficção absoluta a armar ao documentário, por além de mais, exemplo exímio de mentira por omissão.









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Jan 25, 2013

strike gently (conseil d'allumette)



the pain sparrow
tiny fellow
laid three eggs
high in my willow

three pretty eggs
a golden batch
when will they hatch?







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Jan 24, 2013

comment la crevette grandit

"elle sort en piétinant de ses pattes rameuses le plancher de sa mue. et d'un saut brutal elle se dégage toute" Jean Painlevé


Jan 23, 2013

american dream

Dormia no chão. A máquina de café veio acordá-la, com pequenos empurrões cuidadosos de quem sabe que é cedo. Dentro da cafeteira, uma nota num papel manchado de café de ontem: não esqueças a green card.

Jan 22, 2013

parfois je pense : les autres? c'est la prose



titre: Maurice Chappaz / Chant de la grande Dixence
images : JL Godard / opération béton 

Jan 21, 2013

no honey no thistle

 poopoo and eyesore

Jan 20, 2013

two skinny lads in pretty shoes

to celebrate having finally learned a really basic knack of the drawing software I use. I even knew it existed. Had I asked, or researched, I would have found out ages ago. Easily. Imbecility is infinite.

gastronomia para tesos 2

puré de abóboras com yogur de especerias (açafrão, mistela piquantinha da Bahia, hortelã fresca) e minúsculos alhos porros selvagens do Alentejo
salada de nabo, râbano e beteraba
e um prato de couves bacon e batatas vindo dreto da idade das cavernas
isto tudo sob o olhar curioso e algo enjoado da criatura provavelmente molusca que vai crescendo num caixote perto da janela
ignorante de que está quase pronta a ser salteada, a inocente.

gastronomia para tesos, primeira

Jan 18, 2013

bellies of light, thighs of sparkles


while outside the storm shakes on red
someone with poor english wants to help me getting rid of stretch marks. poor english but rich vision : 
the post he spams on is called fireworks. 









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transportes

no outro dia em stockholmo uma empregada de limpezas de vinte anos entrou num comboio estacionado e conduziu-o até ao fim da linha, onde nem sequer travou.
em breve, o governo alemão vai repatriar 300 toneladas de ouro que tinha guardado na reserva federal em nova iorque. isto, por razões de plafond de seguro, necessitará de entre 60 e 100 vôos.
as 370 toneladas que veem de Paris, estas, irão de camião TIR. será preciso um exército de pilotos americanos e camionistas franceses. imagino o pequeno almoço de cada um deles.

imagens: 
1. não sei. 2 e 3 : escritas de caracois por daniel ranalli

Jan 16, 2013

im blick wird geblüht

 
Ein unsichtbares Kind jammert im Kinderwagen, die müde Eltern sitzen ein Meter weiter.
-Mama, komm mich angucken.
Der Vater kommt.
- Nein, Mama soll mich angucken.

Jan 14, 2013

on the eve of a fat sunday


Around midnight, she is walking home, her pace brisk against the cold. No traffic, no people, she hears the music from far away. Its longing.  Getting louder. It pours from an old theater. An open door, a flight of steps...  here's the milonga.
The hands. Wide open on backs, around hips. Taking such clear possession, turning each dancing pair into lovers. Then the music ends, pairs shift, and the same hands claim a different body. Surrender into brief belonging. 

Jan 12, 2013

zeroglota assassina

A caminho da Feira da Ladra zeroglota passa por duas palmeiras que já foram gémeas. Uma viçosa, outra agora atacada pelo raio do escaravelho, Rynchophorus Ferrugineus, puta quo pariu. Uma roda de palmas no chão, entre elas uma dúzia dos enormes (e lindos) casulos onde se abrigam as larvas. E não é que de repente zeroglota se achou espezinhado as criaturas... Pois é. Mas assim foi, e o suminho tão nojento quão proteico esguichou sob o seu calcanhar resbrilhante de raiva.

Jan 10, 2013

1967

 C'est une famille dans laquelle les fêtes sont des fêtes de famille. On n'y invite pas souvent d'amis. C'est pourquoi cette fête-là est mémorable, à l'occasion de la nouvelle maison que la grand-mère s'est fait construire sur une petite île grecque, parmi les oliviers en terrasse. En fait, la maison est terminée depuis l'été passé, mais on a attendu que la piscine soit prête elle aussi pour organiser la fête. Et c'est une vraie fête, avec une atmosphère de fête. On croirait inutile de le préciser, mais dans cette famille, une fête festive est une chose presque inconnue. Sur le balcon qui surplombe la piscine, les enfants excités croquent des pistaches pendant que les adultes prennent l'apéritif. La grand-mère a fait du sorbet aux pêches. Le soir monte sur la mer, ça rosit, l'air enfin commence à fraîchir. La lune se lève dans tout ce rose, presque pleine, une beauté, un oracle. Elle vient se refléter dans l'eau immobile de la piscine. (Les enfants n'ont pas eu le droit de se baigner, ça aurait fait trop de bruit.)
Quelqu'un, en riant, dit ce qu'on dit toujours: on croirait pouvoir la toucher. Et puis on trinque et passe à autre chose.
Mais soudain une éclaboussure, un grand jaillissement. C'est la petite dernière, elle doit avoir quatre ans, qui a sauté à l'eau, toute habillée. A son âge, elle nage comme un chiot, et se démène pour attraper la lune qui se défait sous ses doigts. Un instant, elle ne comprend pas. Du balcon comme d'une loge, après une seconde de silence inquiet, tout le monde éclate de rire. Dans l'eau, la petite fond en larmes, si fort qu'on va vite la repêcher. Elle sort de l'eau humiliée, désemparée. Petit à petit les rires se taisent, on cherche à expliquer, à consoler, mais le mal est fait : ils se sont moqué d'elle, qui voulait leur offrir la lune, moqué de sa bêtise. Pourtant ce rire-là, blessure inoubliable, c'était aussi un rire de tendresse. Pour elle, la benjamine, la dernière d'entre eux, la seule encore à l'innocence assez pure pour ce geste magnifique et ridicule. Un rire triste aussi, sali d'un peu de pitié de soi devant cette mioche minuscule qui a encore toute la vie devant elle, jusqu'aux plus élémentaires découvertes. Un rire attendri.



Jan 9, 2013

c'était au temps du temps où on avait le temps de se tromper

Jan 7, 2013

rodonorte

Italie, Angleterre, Uganda, Pologne, la petite soeur dévoilée me raconte ses missions. De temps à autre, ses yeux brillants fourchent dans mon décolleté. Mais c'est mon accent qui l'a lancée, elle qui maîtrise six langues ne s'arrête plus. Menu pêché d'orgueil, il me la rend bien sympathique. Quand son bus arrive avant le mien, elle me souhaite la bonne année de deux grosses bises sonores, les bras si grands ouverts que son habit lui remonte sur les mollets. Sandales monastiques.