Dec 31, 2010

keeping it short, because the list of new year resolutions would  go on forever :


"all travel is time travel"



(the time of our singing, richard powers, 2003)





Dec 30, 2010

hmm

Longs éclairs violet, pluie intermittente, bourrasque de grêle. Tu dis quoi, toi? C'est l'hiver d'un pays à la neige rare. Je suis protégée.

Qui remercier? (Toujours ce besoin de merci,  qu'en faire lorsque le religieux n'accroche pas?)

Hier:
Des fois, en avion, on voit qu'on vit sur une planète. Je veux dire: sur une boulette de matière à peu près solide dans une grande soupe de vide, de rien du tout. La rondeur, la grande voute de l'espace qui file en tous sens, de temps en temps une étoile, une grappe d' étoiles, pour une fois c'est visible. Au lever ou au coucher du soleil, le dégradé des couleurs aide à faire croire qu'on voit l'expansion de l'univers. C'est simple. La petitesse est une grandeur, et vice-versa. Il semble ridicule d'avoir peur quand on est vivant dans cette immense affaire.

Dec 28, 2010

l'escalier du gabinet d'estampes

 
S'il avait pris l'ascenseur, il n'aurait pas pris l'escalier. S'il n'avait pas pris l'escalier, il ne serait pas passé devant la porte des toilettes, au premier étage. Il n'aurait pas entendu le drôle de gémissement qui le fit d'abord sursauter et cavaler jusqu'au troisième pour ne plus l'entendre,  -  l'intimité du plaisir se respecte-  puis redescendre pour l'écouter - comment savoir si le plaisir n'est pas de la douleur, s'il ne faudrait pas intervenir? . 
S'il n'était pas redescendu, il n'aurait pas entendu la phrase. Quelqu'un, une voix plutôt d'homme, mais qui aurait pu venir d'une femme enrouée ou très secrète, prononça, en une espèce de murmure porté comme au théâtre:
- Ils finissent tous par oublier.
Mais lui, qui se targuait de ne rien oublier, n'allait pas se laisser dire ça. Il poussa la porte des toilettes, celle des hommes. Personne. Un robinet coulait, il le ferma. Puis il se dirigea du côté des femmes. Il frappa. Lui répondit le gémissement qu'il connaissait. Il s'effraya une seconde, puis frappa encore. Plus rien. 
Il attendit. La voix dit:
- Tu vois? 
Il entra.
Personne, ici non plus. 
Mais dans l'évier, une bestiole, fouine martre il ne savait pas bien, le regardait, sur le qui-vive. Il s'avança d'un pas, elle montra les dents. Il vit qu'elle était blessée, il y avait du sang sur la porcelaine. 




Dec 24, 2010

le cerisier de ma mère 2

la sieste avant le déluge

Dec 23, 2010

le cerisier de ma mère

 
Je sors pour prendre la photo. A 5o mètres sur la droite, c'est la fête de Noël de l'école communale, et on y chante. Les voix de mioches et parents me parviennent en dents de scie à travers le brouillard. Ça fiche la chair de poule. Mister Jack rigole.

Dec 22, 2010

sintomas de cansaço prenataliço

num daqueles spams a vender contrefações de tudo e mais alguma coisa,
onde vem relógio, vejo religião:
religiões de luxo a preços incríveis, todas as marcas.
por fim.

Dec 21, 2010

ceux qui brillent la nuit? pas moi, en tout cas. bulbe crépusculaire. erreur d'heure. raté l'éclipse donc, mais au lever soufflait un vent printanier, un vrai vent de crocus, et la fenêtre est encore ouverte.

Dec 19, 2010

You know how sometimes, when you drive long-distance listening to the radio, the program you're hearing gets like contaminated by another? First a few notes, half a phrase,  back and forth amidst crackling, then for a moment the intruder takes over and you can hear it clear and precise, without any interferences.
Then you pass the mountain, or the road winds out of the valley and here it is again, the original tune.

Well, yesterday Lucia's whole life went astray for exactly seven minutes, turning into somebody else's.

Dec 18, 2010

aquelas vozes orgulhosas que se gabam de ter poupado 3 e de vir a poupar 200 milhões de euros com cortes nos subsídios de desemprego me metem um nojo que não está muito longe da violência

Dec 17, 2010

no mittens no cry

from Suzy Robert's self-help handboook: 
HAPPY AS MONKEYS AT SUB-ZERO MARKS
walrus press 1972

Dec 14, 2010

Parce qu'il lui venait tout mêlé de honte et d'impureté, parce que, s'il brillait, c'était comme un gros bijou volé, elle avait pris son amour pour un outil parmi les autres, une aiguille, un balai, un petit canif gagné à la tombola.

Dec 13, 2010

mais bombeiros

  
Old tired motorcade slowly crossing the icy tundras towards the legendary cove where firetruck go to die, the rusty cemetary well behind the polar circle, garded by winds howling and growling. 
The final step, Cape Horn of fire-drivers.
Pride is here where pride should be.

feira laica no mercado do forno de tijolo

houve desenhos gravuras poesia sopa moldava bolo de fube gangs de crianças saídas do filme de leonor noivo e ao fim cantaram paulo esteves e depois os mini-minta e márcia num gelo acolhedor (existe, sim). cheirava a lareira e estava-se bem.

Dec 12, 2010

rebelotte

difficiles sont les feux d'hiver lorsqu'ils ont pris en août
ont flambé, attisés
par le vent des perséïdes,
ont couru affamés le long des chemins d'herbes
jusqu'à la mer.
aujourd'hui c'est décembre presque tous sont refroidis
sont cendres soufflées
engraissent le potager
mais certains
têtus
reviennent au cercle de pierres ne l'ont jamais quitté
font les maigres, font les austères
font ceux qui se suffisent d'une brindille
alors que simplement
ils attendent le vent nouveau
qu'ils appellent
(de leur voix d'incendie)
le vent de toujours

Dec 11, 2010

dias assim

fogos de inverno custam a apagar

Un mot tout neuf pour un très vieux machin?

Et dire qu' y' en a qui se sucent les doigts de la richesse du français, alors que des dizaines de francophones de l'entier monde même d'outremer se paument ici chez moi ( ceci à cause de cela) à la recherche saisonnière d'un adjectif correspondant à Noël, qui n'existe pas. Non. Nix, rien, cero.
J'entretenais de secrets espoirs pour natalice, mais l'adjectif, bien que chrétien, ne réfère qu'à l'anniversaire des saints quotidiens. Ensuite je me suis dis que les canadiens, peut-être, qu'ont pas l'invention lexicale aussi castrée que les habitants de monoglotte métropole, auraient trouvé un palliatif depuis lurette, mais non, nul noëlleux n'a fait surface.

Noëllien, noëllier, yuletidique, saintenocturne?

Les mots c'est un peu des pantoufles. Sans l'habitude, ils sont pas vraiment à nous. Suffit de les entendre trois fois, de se les mettre en bouche, et c'est parti. Mais avant? Un peu ridicule, un peu prétentieux. Pas confortable.

Dec 10, 2010

A casa já cheira como deve de ser. A marmelada está quase. Estaria na hora de a passar, se a varinha mágica que herdei duma velha senhora comunista não tivesse devolvido a sua mecánica alma ao criador. Modelo samantha III, marca não me lembro, se é que tinha. Rainha das esposas mágicas, há uns meses jogada no lixo.
O que me deixa a mim marmelar a marmelada com dois garfos retorcidos. Também dá. 
 
Samantha.
A original, a única: Veronika Lake em I Married a witch. O tempo de a procurar, estava pronta a marmelada. Rendeu dois boiões - que isto de a por em tijelas, a mim sempre me apodrece- e um restinho para comer agora com lascas de parmesão. Pois, mágia. 

HORREUR! Nada disto! Esta witch aqui em cima é a original, sim, mas não a boa. Até se chama Jennifer ! A minha, a que me lembro, a Samantha, afinal é a da serie televisiva que daí saiu,  "Bewitched",  com Elisabeth Montgomery. 
 
Samantha

Dec 9, 2010

autant vous dire qu'il se vengea.

"je ne l'aime pas quand il s'apothéose"
in La Noblesse du Chou,  Revue Inst. Bot. Comp, 1993, 2/3, p.1055, Unilouv.
Cl. Baker, S.Li, P.  Tamiroff

Dec 8, 2010

Fall of an oenophile

Rui Piedranegra was waiting for his turn at one of the rowing machines.
He'd been coming to this gym for so long...  He began trying to analyse the smell of the place, as he had been told to do at his first wine-tasting class, a few hours ago. First he made out the reassuring tang of the lubrication oil, wet cloth, a cleaning liquid with some lemon to it, very artificial lemon,  cold sweat and hot sweat...
That's when it happened. The place switched.
Opened.
And Rui Piedranegra saw what years of weekly visits had hidden under the thick coat of habit.
The place was sad, the place was squalid. The place was not one he'd ever want to be associated to.
He closed his eyes, thinking this is crazy. He opened them again to the same abrupt colors, hard muscles working on an dead clown. The only possible laughter was one of despair.
But Rui didn't saw himself as of the despairing kind. He was, he thought, of the kind that kayaks down life's whitewaters unafraid.
He went out, losing  his turn at the rowing machine.
Took a shower, hot and hard.
On his way home, he bought a bottle of wine. It came from Chile, and was the most expensive he could get without using his credit card.
He drank the first glass in his kitchen, while beating the yolks for a purple and blue cake he had promised to bake for his son's birthday party, the next evening. At first the wine tasted, or smelled - by now he was at a loss about the difference - like wine. Then suddenly he was remembered of a winter afternoon long ago, when as a child he had tipped his tongue to the icy chain of the park swing, and got immediately stuck, frozen to the metal. After a while he had managed to free himself, but not without tearing  his tongue. As he'd tried to scrap the tiny speck of skin off the chain, (you couldn't let pieces of you laying around) it had fallen to the ground, in the mashed snow,  not to be relinquished.   Yes, the wine tasted of blood and snow.  Good value for his money. He chuckled.  He doubted he'd get away with it at the next tasting class.
The next glass he drank while the cake was cooling on the window sill, as american-speaking cakes do, its rich chocolate scent pervading the flat, nicely mingling with the wine.  He was musing on how to decorate it, something appropriate for an eleven years old boy who loved mountain bike and his new sister ( not Rui's daughter) when it happened again. His flat switched.
Opened.
Not again.
Well yes. Again. What do you see, Rui?
I see every day that passed since we bought this couch, Eva and I. (Tomorrow I'll call the church guys, to come and get it.) I see the aging of things, I see how time gathers in little clusters of dirt and dust, how it turns sticky what was shiny,  thin what was sturdy, as I never have before.
I see the flow of repeted motions, their erosion on the walls, the knobs, the edges. I see the wear. It's nothing new, it was always there for me to see. But I didn't, and now I do.

Rui Piedranegra kneads blue almond paste into rose petals to put on the cake. (Flowers are much easier then cars, not to speak of bikes!) He knows they will please Eva more then his son. He knows she will never even imagine he made them himself.  He knows his son will eat them all except one that he will give his new sister. (She's three, but to Rui, she still feels new).
Rui drinks the last of the wine. Tomorrow same time, there will be none of the cake left. Hehe, cakes don't grow old.




Dec 5, 2010

Sempre convidas bichos e muitas vezes acudem. Desta, ninguém. O bosque na luz tranquila entre dois aguaceiros. Apenas um cheiro, um calar acre deixou pensar que talvez invisíveis as raposas tinham passado a despedir-se.

Dec 4, 2010

jusqu'à la rosée

nous, on en avait marre de trembler. On tremblait beaucoup, c'était notre manière d'être un peu vivant au milieu de tant d'obligations. On aurait préféré sauter à la perche ou pêcher à la mouche ou apprendre à se battre à mains nues contre les couteaux de cuisine, n'importe quoi mais on n'avait pas le temps. Trembler, ça vient tout seul, pas besoin d'aller aux cours du soir.
Nous, tu veux savoir, on était combien?

On était cinq la semaine et une douzaine les soirs de fériés.

Cinq à trembler, on aurait pu se débrouiller pour faire autre chose. Oui.
Mais trembler c'est une porte, aussi, et il n'y en avait pas tant que ça, des portes, les semaines de notre vie, à cette époque.
On allait se chercher une bière, une seule mais une grande, et elle tournait lentement. Ensemble, on la buvait juste assez vite pour que la dernière gorgée ne soit pas immonde, pas vraiment trop tiède. Un coup à prendre.
Chacun s'y mettait quand il voulait, quand ça le prenait, tremblait parfois si fort qu'il  lui fallait s'asseoir. L'herbe brûlée piquait les peaux, Luisa avait une espèce de couverture doublée d'un plastique épais, un truc fabriqué comme pour des pique-niques en enfer, et on se serrait là-dessus, à trembler.

wait!











- i'm waiting.

Dec 2, 2010

salade joyeuse



"Der Gesang entsteht meistens aus der Hilflosigkeit der Sprache"
Hans Neuenfels dans "Das Kraftwerk der Gefühle" d' Alexandre Kluge.

"Ich glaube zuerst war das Singen und dann erst die Sprache... Wenn man weiss dass beim Baby der Kehlkopf ganz oben steht damit es gleichzeitig drinken und atmen kann.  Hier war einfach das Bedarf zuerst essen und dann kommunizieren. Und allmälhlich erst kam durch dir Freiheit des Geistes, der Erfindung, die Sesshaftigkeit..."
Ça, c'est Sepp Schlömicher-Thier, le médecin du théâtre, à Salzburg.

Et dans le livret du DVD, des vérités chinoises (du Tibet) sur l'opéra:

"Ein Bass tötet grundsätzlich seine Gegner. Es ist mir keine Ausnahme bekannt. Als ob die Mordlust durch die Tiefe der menschlichen Stimme zunähme. Demgegenüber erscheinen die Sopranen bedroht, selbst dort, wo sie nicht singen. Gegenüber der Opfermasse an Sopranen (von 86.000 Opern enden 64.000 mit dem Tod des Soprans) ist die Opferung von Tenören gering ( von 86.000 Opern 1.143 Tenor-Totalverluste)"...


que me signifient toutes les langues si je suis exclue de la musique?

summercity in winter